40 SELECTED 19TH CENTURY PAINTINGS

tue 17 November 2015
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Charles Achille d'Hardiviller

€ 22.000 / 30.000
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Charles Achille d'Hardiviller

(Francia 1795 - post 1835)

MARIA CAROLINA, DUCHESSA DI BERRY, AL BALLO TURCO ALLE TUILERIES

olio su tela, cm 68x83,5

firmato e datato "1829" in basso a destra

 

Provenienza

Eredi Marie-Caroline Duchesse de Berry

 

Bibliografia

Vicomte de Reiset, Marie-Caroline, Duchesse de Berry, 1816-1830, Paris 1906

 

Il sontuoso ballo in costumi orientali è ambientato all'interno dello storico Palazzo delle Tuileries, già posto sulla riva destra della Senna, di fronte al Palazzo del Louvre e all'interno degli omonimi giardini. La costruzione dell'edificio, partita nel 1564, era stata commissionata da Caterina de' Medici, vedova di Enrico II di Francia, all'architetto Philibert de l'Orme; durante il regno di Enrico IV (1589-1610), l'edificio fu ampliato verso sud, a congiungersi con la Grande Galerie che correva lungo il fiume, e poi ancora verso nord alla metà del XVII secolo. Una nuova ala fu poi costruita nel 1808, sotto Napoleone: con la trasformazione in residenza imperiale, gli interni del palazzo vennero ridecorati in stile impero. L'edificio andò distrutto il 23 maggio 1871, in seguito all'incendio appiccato da uomini agli ordini dell'estremista Dardelle, durante la repressione della Comune; nel 1882 l'Assemblea Nazionale Francese decretò la demolizione delle rovine del palazzo, che ebbe luogo nel 1883.

 

 

"La duchesse de Berry était la reine de la mode, et peu d'années après son arrivée à Paris, son influence n'avait pas tardé à se faire sentir sur ce chapitre délicat et charmant. Si, dès 1820, les robes s'était uniquement grace à elle, parce qu'elle avait, nous l'avons dit, le pied d'une  petitesse excessive et que son instinctive coquetterie l'avait engagée à user d'un advantage dont elle tirait à juste titre une certaine vanité. Je possède une paire de ses souliers, les derniers qu'elle ait portés, et qui mesurent vingt-deux centimètres et demi de longueur sur cinq centimètres de largeur; ils portent le nom de Hubert, chausseur breveté, 111, faubourg Saint-Honoré; ce sont d'étroits cothurnes en taffetas noir, auxquels viennent s'attacher les rubans qui se croisaient sur le bas de la jambe; ils sont carrés du bout, tout à fait plats et sans talons; mais la semelle, mince comme du papier de soie, se renfle sous une talonette dont la princesse rehaussait le manque d'élévation de sa taille. Lorsqu'elle se promenait sur la terrasse des Tuileries, les passants s'arretaient pour admirer ce pied de Cendrillon.

Faut-il croire à la légende qui veut qu'un jour elle ait fait avec son beau-père le pari de se risquer en omnibus sous un déguisement et de ne pas etre reconnue? Un carton au bras, suivie d'un seul laquais, méconnaissable sous un travestissement, elle se rend place de Louis XV pou y attendre le passage d'une des citadines ou diligences qui viennent d'etre établies; la voiture s'arrete et le conducteur baisse le marchepied en tendant la main à cette jeune grisette, vetue d'une robe d'indienne et coiffée d'un bonnet de linge blanc; mais, dans ce mouvement, il apercoit le pied de l'aimable voyageuse, ce pied qui n'est comparable à nul autre, et il s'écrie: "Le pied de Madame!" en se découvrant et en saluant respectuesement la princesse. Elle avait perdu son pari, mais n'est-il pas vraisemblable que sa coquetterie dut l'en consoler! Une autre fois, ce fut au bal de l'Opéra que, malgré le domino et le masque, ce pied indiscret lui joua le meme tour. Ces innocents amusements plaisaient au caractère enjoué de l'enfant gatée qu'elle avait d'échapper à l'ennui de la Cour par des fantaisies toujours nouvelles. Un jour qu'elle voulait encore engager un pari avec son beau-père au sujet d'une excentricité qu'elle projetait: "Je m'en garderais bien, répondit le Roi en souriant, vous seriez assez folle pour le faire!"

Tout en montrant son pied, Marie-Caroline, nous l'avons vu, n'oubliait pas de grandir sa taille, et c'était elle qui avait mis à la mode les coiffures surélevées chargées de plumes. L'arrivée à Paris, le 30 jouin 1827, de la girafe offerte au Roi par le Pacha d'Egypte, devint l'excellente occasion de se surpasser. C'etait le premier de ces animaux que l'on voyait vivant dans la capitale. La girafe devint un engouement, une fureur; la duchesse de Berry alla la voir à plusieurs reprises; tout fut à la girafe et d'immenses peignes d'écaille, destinés à grandir démesurément la coiffure, en prirent aussitot le nom. Ils furent adoptés par toutes les élégantes, et Madame ne fut pas la dernière à abandonner "le noeud d'Apollon" pour adopter la "coiffure de la girafe". Les registres de Leroy, le grand costumier en renom, conservés au département des Manuscrits, à la Bobliothèque nationale, nous dpnnent les détails de ses commandes, dont le chiffre nous parait bien modeste pour une princesse qui tient le sceptre de l'élégance: quinze louis de chapeaux par mois, et vingt-cinq louis tout au plus pour le reste; aux fastueux habits de cour et aux joailleries qui l'écrasaient, elle préférait les costumes de fantaisie, les fleurs et les enroulements de gaze qui seyaient mieux à sa gentillesse.

L'hiver de 1829 fut plus brillant peut-etre encore que celui des années précédentes, et le souvenir du bal donné par la duchesse de Berry pendant le carnaval de cette année, la dernière qu'elle devait passer aux Tuileries, est resté présent dans toutes les mémoires.

Eprise de tous les souvenirs du passé, Madame se plaisait à ces fetes qui, en rappelant par leurs costumes les différentes époques et les personnages les plus fameux de notre histoire, faisaient intervenir les beaux-arts dans les plaisirs. L'année précédente, après le "bal candide" où toutes les femmes étaient en blanc, elle avait organisé un bal turc dont Dubois-Drahonet nous a laissé une image charmante; Marie-Caroline y apparait vetue de velours rose et de gaze d'argent brodée d'or, au milieu d'une cour orientale, où se reconnaissent les visages de son entourage familier. Encouragée par ce succès, Madame avait eu l'idée originale et heureuse, au printemps de 1829, de faire revivre pour quelques heures la cour des Valois, sous le règne fugitif de Marie Stuart. Cette époque plus qu'aucune autre devait plaire à la duchesse de Berry en raison des affinités existant entre elle et les princesses qui avaient compté parmi ses ancetres. En vraie Valois, elle avait le gout des arts et des fetes somptueuses, elle avait pour les lettres le meme amour que la Marguerite des Marguerites, soeur de Francois Ier, dont elle descendait par Henri IV, et, à défaut de la beauté, elle avait le charme du l'autre Marguerite de Valois, belle-soeur de l'infortunée Marie Stuart. C'était à la duchesse de Berry qu'était échu le role de représenter la reine de France, et au jeune duc de Chartres, celui de réincarner Francois II, tandis que le duc de Nemours portait avec aisance et gentillesse le pourpoint des pages de la cour de France".

 

(da Vicomte de Reiset, Marie-Caroline, Duchesse de Berry, 1816-1830, Paris 1906, pp. 196-198)