Masterpieces from Italian collections

Florence, 
wed 31 October 2018
Live auction 272
13

Henri-Jean-Guillaume Martin

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€ 100.000 / 150.000
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Henri-Jean-Guillaume Martin

(Toulouse 1860 - La Bastide-du-Vert 1943)

A CHACUN SA CHIMÈRE

oil on canvas, cm 82,5x151

signed lower right 

An export licence is available for this lot.

 

The painting is accompanied by a certificate of authenticity by Cyrille Martin and by the Avis d'insertion dans les archives destinées au Catalogue Raisonné d'Henri Martin, prepared by Marie-Anne Destrebecq-Martin.


Provenance

Private collection

 

Literature

Unpublished

 

The never-before-shown work we have the pleasure of presenting at this sale is a preparatory sketch for Henri Martin’s great work A Chacun sa chimère, now at the Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. One of the most significant works of French Symbolism, it was presented at the Salon de la Société des Artistes Français in 1891; at the conclusion of the exhibition it was purchased by the French state and sent to Bordeaux to decorate the Auditorium of the Faculty of Literature in Rue Pasteur, today the site of the Musée d’Aquitaine. Nine years later, the monumental canvas was transferred to the city’s museum, where it is still conserved.

During the 1891 exhibition the iconography of the painting captured the attention of criticism and elicited numerous comments. Below is the review by Maurice Demaison published in the Paris revue L’Artiste in May of 1891:

«Monsieur Henri Martin a emprunté aux poèmes en prose de Baudelaire l’idée de son beau tableau, intitulé Chacun sa chimère : Dans le désert d’une lande plate et sans horizon, sous un ardent soleil qui rend aveuglante la blancheur du sable, où se dessèchent quelques herbes chétives, s’avance un long cortège personnifiant toutes les vaines illusions de l’humanité. Tous ces hommes portent sur leurs épaules leur chimère et sous ce fardeau, ils marchent mélancoliques, accablés mais sans révolte, résignés comme des gens “condamnés à espérer toujours”.

En tête du cortège, un jeune homme tient dans sa main une victoire de bronze et la gloire guerrière l’empêche d’écouter la Jeunesse qui, sous la figure d’une femme ailée et nue, lui présente une rose de ses doigts effilés. A côté marche, perdu dans son rêve extatique, les yeux au ciel ; les pieds et les mains troués des stigmates divins, un religieux à la robe de bure, semblable à Saint François d’Assise, et sur ses épaules plane une belle figure de la Foi, en longs vêtements blancs, ailée de rose, les mains jointes en un geste d’ardente prière. Puis un voluptueux chemine accablé sous sa pesante chimère, une courtisane au masque bestial, qui l’enchaînant de fleurs, s’appesantit sur lui et raille sa lassitude. Plus loin c’est l’illusion du bonheur familial ; le malheureux qui a caressé ce rêve paraît le plus lamentable de tous, traînant ses enfants affamés et gémissants sous le poids d’une femme trop féconde qui tient à sa mamelle un enfant nouveau né. On distingue encore la chimère de la science, celle de l’orgueil sous la forme d’un paon, celle de l’envie, une bête immonde, une sorte de dragon dont la gueule ouverte coiffe d’un casque hideux, la tête de l’envieux. Et le cortège se prolonge, les signes devenant moins distincts et méconnaissables. Il faut d’ailleurs un peu d’attention pour démêler le sens des différentes chimères qui accompagnent l’humanité dans sa marche pénible et tout le monde ne les a pas comprises. Ainsi la Foi occupe si exactement le milieu de la composition et domine de si haut tout le groupe, qu’on lui attribue une signification plus générale et quelques critiques y ont vu le symbole de l’illusion. On pourrait donc reprendre quelques obscurités dans les détails symboliques de cette oeuvre, mais le sens général en est simple et lucide et cela me paraît suffisant».

 

We are grateful to the Musée des Beaux-Arts de Bordeaux for the useful information on Henri Martin’s large painting.